De Sidi Ifni à Guelmime la route monte durant 30km, passe le col à 600m d’altitude, puis redescend sur un plateau à 400m. Ensuite c’est du plat durant 15km. En tout cela fait 56km. La route est toujours bonne, à 2 voies et avec bas-cotés en terre battue.
À Guelmime il y a des dizaines de garages à vélos le long de la route principale qui va à Tantan et de celle qui va à Bouizakarn.
La route passe parmi les collines. Celles-ci sont toujours plantées d’arganiers espacés, comme semés au hasard. D’autres versants sont couverts de grosses pierres. Ou bien la roche affleure. Il y a peu de gens et peu de maisons dans cette campagne très pauvre.
Guelmime est une ville moderne, faite de bâtiments type années 60 oranges, le long d’une grande rue principale. Au milieu la place du marché est un peu plus ancienne et plus triste encore. De nombreux garages à vélo bordent la rue dont un de chez mbk. Je suis arrivé là après avoir traversé un desert de pierre. C’est une ville moderne parmi tant d’autres, avec des bâtiments en béton orange. Il y a un Architecte, qui a construit la même chose dans la banlieue parisienne, Ris Orangis. Il n’a rien inventé, mais il a copié. La ville n’est pas très intéressante, sauf les jours de marché.
Alors j’ai continué mon chemin sur une petite route vers une palmeraie, Tigmerght, située à 15 km.C’est un endroit très joli et très calme, en plein desert de sable et de pierre, une palmeraie isolée. Des palmiers et pas de voitures, et de l’eau canalisée qui coule entre les arbres, des petites allées en terre battue, des maisons en pisé, des enfants qui courent. Le tout est très silencieux, très vert et marron, et forme un dédale où il fait bon se perdre. Et d’ailleurs je me suis perdu et un local a fait un détour pou me reconduire sur le bon chemin.
La maison d’hôtes m’a été indiquée par le réceptionniste de l’hôtel luxueux. La pension complète est à 150dh. Elle est tenue par une française devenue marocaine. Elle parle la langue, elle est convertie à l’islam, elle a adopté une enfant marocaine, elle a une maison en pisé qu‘elle remet en état. Bravo pour la reconversion.
J’ai visité un très bon musée contenant tous les ustensiles de la vie quotidienne des nomades et des gens de la palmeraie. Ces objets ont été réunis par un local dans sa vieille maison. On y voit quantités d’outils, des coffres, des selles, des couteaux, des sacoches, des nattes, etc…C’est merveilleux et passionnant.
Le propriétaire est très accueillant. Il a disposé une tente dans la cour, pour boire le thé.
Je me suis un peu promené dans le desert, mais pas loin. Je me sentis vite perdu : du sable, des épineux, et des montagnes au loin. Tout paraît pareil et la piste se subdivise sans cesse. Au loin j’ai aperçu quelques tentes de nomades, avec le troupeau de chèvres, la mobylette, et le télépnone portable.
L’eau de l’oued est retenue par un barrage et distribuée par des canaux dans toute la palmeraie. Elle est aussi stokée dans des citernes. Chacun remplit la sienne à son tour dans la semaine.
Se promener en vélo dans la palmeraie est un peu dangereux pour celui-ci, à cause des épines, des feuilles de palmier et du sable.
Puis la route traverse un long desert de cailloux très monotone jusqu’à Bouizakarn et ça sent le poisson grillé. Juste avant Bouizakarn la route fait un virage à gauche.
De Guelmime à Tiznit via Bouizakarn
Bouizakarn est un bourg formé autour de 3 rues. Une ville moderne où il n’y a rien à visiter, un seul restaurant et un hôtel correct. Je me suis couché très tôt après avoir discuté avec un cordonnier. Il m’a offert une soupe et nous avons échangé nos adresses. Il voulait que je lui envoie une carte postale de France. Les gens étaient étonnés de voir un blanc, un touriste, s’arrêter à ce bourg.
Puis la route vers Tiznit comence par la montée du col, à 1100m. Les collines sont toujours plantées d’arganiers épars. En fait l’odeur de poisson frit est causée par la fabrication de l’huile d’arganier. Ensuite c’est la redescente rapide et par plateaux sur la grande plaine. Cette plaine est en réalité très verte, avec des cultures de blé et légumes, et plantée d’orangers. C’est l’opposé du desert de pierre qui entoure Tiznit au nord et à l’est. Il n’y a pas vraiment de belles vues, car il y a trop de brume et pas de point de vue. Un enfant en vélo m’a accompagné un bout de chemin.
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