C’est l’ascension. La route continue tout droit et évite Ait Baha, à droite. Elle devient superbe. Ce sont d’abord des champs et des forêts d’arganiers. Mais ça monte très dur durant les 20km qui suivent Ait Baha. Alors le paysage change très vite. La vallée se rétrècit et devient très pentue. Les cultures se font en escaliers. Des amandiers en fleurs, des genets, parfument l’atmosphere. La moindre parcelle est cultivée, ou plantée. Des vues superbes sur toute la plaine en dessous. Il n’y a pas un endroit où planter une tente durant ces 20km, ni un restaurant ou une maison le long de la route.
La route continue à monter, mais moins fortement, durant 30km. Elle traverse des zones de cultures, des forêts d’arganiers, et de nombreux champs pierreux. Il y a quelques auberges où il est possible de manger et dormir, mais à celle où je me suis arrêté, au km 45, les prix furent exhorbitants et le patron vraiment pas causant.Cela monte encore et le paysage se dessèche. Les collines se dénudent sur leur sommet. Des rochers ocre-oranger se dressent verticaux, des falaises en pleine nature. Et toujours il pousse des amandiers en fleurs, et des touffes d’herbes genre bruyère. J’arrive au village de Tilouit, qui marque la fin des cultures, au km 50, et des auberges. La route se rétrécit un peu.
Et ça monte encore et le paysage devient lunaire. Les collines sont dénudées, les falaises se multiplient. On se croirait dans l’ouest lointain (le far-west) américain. C’est toujours habité. Un village fortifié est construit sur une butte circulaire et épouse cette forme. Et tout en haut le paysage continue à se désertifier, avec des amandiers et des touffes d’herbes. Il n’y a rien mais il y a des maisons et des gens. Comme dans tout le Maroc, on rencontre des gens partout.
Plus je monte plus la route se rétrécit. Elle finit par être à 1 voie, ce qui fait que je suis obligé de m’arrêter pour laisser passer les véhicules, qui montent ou qui descendent. Heureusement il n’y a presque pas de trafic. La route monte constamment, mais elle épouse le terrain, et donc parfois redescend un peu, ou suit des faux-plats. C’est interminable, et je m’essouffle vite, du fait de l’altitude. Il m’est impossible d’apprécier quand je traverse les cols, et quand je suis au plus haut, ou en franche descente. Je n’ai plus aucune notion des altitudes où je me trouve.
Soudain la route passe dans un goulet rocheux, et c’est le dernier col, Tizi-mil. Une boutique est installée là. La vue sur une falaise de roche rouge gigantesque en contrebas est impressionnante. Puis la route entame une descente vertigineuse, très rapide, durant 10km, jusqu’à la vallée de Tafraoute. Cette vallée est une oasis le long d’un oued rempli d’eau. Elle est bordée de ces falaises de pierres rouges. C’est ahurissant. Elle dure durant 7km avant de rejoindre le village de Tafraoute.
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