7 mois en velo en Afrique de l’Est la conclusion
BonjourOui nous sommes rentres après 7 mois en Afrique. 7 mois en enfer comme tu peux lire ci-dessous.
Beaucoup de touristes utilisent l’Afrique comme un centre de divertissement, un Disneyland. Que ce soit en visitant les parcs animaliers, en pratiquant des activités sportives, randonnées, vélo, golf, escalade ou autre, ou en activités de loisir, chasse, plongée sous-marine, survol en avion, tours en jeep ou à cheval, rafting, dégustation dans les vignobles, shopping et bars. Ils ne fréquentent que les hôtels et campings pour touristes, les quartiers bourgeois, les malls ou centres commerciaux, et les marchés de souvenirs. Il y a ceux qui font un pseudo exploit, le Kilimandjaro avec porteurs, avec un petit don à une ONG, pour se glorifier. Il y a ceux qui ressemblent à des poupées de porcelaine, tellement leur visage est blanc de teint, poupin, sans trace du temps ni des difficultés ni du climat. Ils portent des costumes, des uniformes tout droit sortis des revues Voyages et Aventures, comme ces poupées de carton qu’on habille d’ensembles découpés dans les catalogues. L’affolant, le détestable, le ridicule de cette attitude, c’est l’indifférence a la misère profonde des Africains, c’est dépenser en 2 semaines 10 années de salaire d’un Africain, 5000$. Comme disait Pierre Vassiliu, ils rentrent chez eux les bras charges d’objets de l’Afrique de légende, masques, bijoux, sculptures d’animaux, peaux et tissus. A l’aéroport ils jettent leurs dernières pièces aux enfants. Ils n’ont rien vu de l’Afrique ni des Africains.
Je ne suis pas de ceux-là, je m’intéresse aux pays que je parcoure, à ses habitants, a sa faune et flore, a sa géologie et a son histoire, tel un explorateur, un préscientifique. J’établis une relation sentimentale avec le pays, pas une relation de consommation. Le fait de me déplacer a vélo, de bouger sans cesse, m’empêche une rencontre au quotidien avec les mêmes personnes, c’est vrai. Mais l’accumulation, au cours de longs séjours, de rencontres et observations, me donne une idée du pays. D’autres préfèrent une approche plus proche de quelques locaux, en choisissant de travailler ou d’exercer une activité avec eux.
Nous n’avons jamais été envoutes ni émerveillés par l’Afrique ou les Africains. Ceux sont des gens gentils, faciles de contact superficiel, bavardage dans la rue, hospitalier dans les écoles, mais pas plus qu’en Europe. Je n’ai rencontré aucune culture remarquable, s’il y en a eu une, elle s’est perdue. Peu de paysages sont jolis, la plupart du temps nous traversons le bush, étendue de forêt dense faite de petits arbres, ou des fermes avec culture extensive et prairies. Il y a très peu d’architecture, africaine ou coloniale, et pas d’art, peinture ou sculpture. La musique est moderne, techno rock, rap, transe, et sort de chaines hifi et de grosses enceintes, à très fort volume, casse oreille.
Nous avons dormi dans les fermes en Afrique du Sud puis dans les écoles primaires au Zimbabwe, Zambie et Malawi, puis en Tanzanie dans les guest houses pour locaux, qui ne disposaient pas toujours d’eau courante ou d’électricité. Et nous avons mangé dans les cuisines locales, dans les villages et petites villes le long de la route, riz, frites tièdes, porridge de mais, accompagné de poulet ou de 3 bouchées de viande dure. Il a vite fait 35 degrés et il n’y a pas d’ombre le long des routes. Nous sommes restes sur l’asphalte à cause des pluies et de nos problèmes de santé. Le relief est celui du planalto, un plateau situé à 1000m d’altitude environ, mais jamais vraiment plat, tout en côtes et descentes de 1 à 3 km de long, et à quelques chaînes de montagne à traverser, avec un dénivelé de 600 à 1000m au col et de fortes pentes.
Martine fut continuellement souffrante, fatigues, maux de tête, hauts le cœur, diarrhées, irritation de la peau (gratouille), ce qui nous a obligé à faire de courtes journées, à limiter les efforts à fournir, et à prendre de nombreux jours d’arrêt. Elle ne supportait ni la chaleur, ni la nourriture, ni l’eau, ni les continuelles cotes, ni le manque d’intimité. Moi au 6me mois, en Tanzanie, j’ai attrapé la malaria, que nous soigné immédiatement avec le traitement d’urgence, qui m’a donné une forte fièvre durant 4 jours, avec frissons et peurs panique, des accès de fièvre durant 15 jours, et une grosse fatigue durant un mois. 5 semaines après, j’ai été frappé par un virus, qui m’a donné les mêmes symptômes que la malaria, mais en plus fort, j’ai passé une semaine avec forte fièvre, à dormir et sans manger, dont 4 jours à l’hôpital, et j’en suis sorti totalement épuisé et très amaigri. J’ai ensuite été fatigué durant toute la suite du voyage, l’Eurovelo 6, pourtant facile, durant 4 mois. De plus de voir la misère, le dénuement, et la destruction de la nature, me rendait dépressif.
Et nous nous sommes fait attaquer vers une heure du matin, alors que nous dormions dans la tente, dans un jardin d’une maison d’un particulier qui nous avait invités, dans un quartier périphérique de Francistown, Botswana. Tous les bagages, sacoches et passeports et autres ont été voles. Cela a occasionné un mois d’arrêt et chacun a perdu au moins 3000 euros.
Finalement nous avons écourté notre voyage en Afrique de 5 mois, nous sommes rentrés en Europe. Martine ne pouvait plus supporter son état de santé, et moi je ne voulais plus voir cette pauvreté, ce dénuement, et cette destruction de la Nature.
Imaginez que 90% des habitants vivent dans des bidonvilles, que ceux soient des huttes en terre séchée et structure en branches, avec toit de paille, édifiées directement sur la terre battue, ou des maisonnettes en brique d’argile ou de béton, de très mauvaise qualité, très mal posées, avec un toit en paille ou en tôle ondulée. Combien logent dans chaque abri, une famille, 10 personnes sans doute. Les étalages des boutiques, des petits kiosques pour être plus précis, ne contiennent pas grand-chose pour se nourrir, des sardines en boite de très mauvaise qualité (pilchards), du riz en sachets de 100g, de la polenta (farine de maïs), des biscuits à chien, parfois du corn-beef, des boissons gazeuses, des haricots blancs sec, et des mangues, parce que c’était la saison de ces fruits. Et ils n’ont pas tous un potager ou un champ, loin de là. En fait la moitié de la population vit de l’aide nationale ou internationale dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Est, un quart en Afrique du Sud. Ils complètent leur diète avec le colis hebdomadaire livré, par de la mauvaise bière livrée par un camion-citerne et conservée dans des jerricanes, et par la chasse, de chenilles et autres petits animaux. On trouve aussi des boissons gazeuses à 1$ le litre et parfois de l’eau en bouteille.
L’eau vient au mieux du puits, construit par une aide, plus ou moins proche, où les femmes vont chercher des jerricanes d’eau qu’elles rapportent sur leur tête, et où les enfants s’amusent à manipuler la pompe. En général l’eau y est claire et potable. Mais la pompe est souvent fermée à clé, l’eau est vendue ou d’accès limité. En l’absence de puits, tout se passe dans la rivière, on s’y lave, on lave le linge et tout, on boit son eau, marron, non filtrée, non traitée.
Les gens sont habillés d’habits fournis par l’aide, des invendus et donations venant de l’Occident, souvent en haillons, les habits sales, déchirés, ou percés par l’usure, par toujours à la bonne taille. Parfois des femmes sont encore habillées en doudou, pièce de tissu de basse qualité, colorée, roulée autour du corps, un genre de sari. Les chaussures sont percées, cassées, les semelles se décollent.
Les meubles sont soit des meubles en plastique, soit des pièces de bois assemblées, soit des vieux meubles fabriques, tous bancales et rafistolés, sans beauté, utilitaires, minimaux.
La cuisine se fait dehors, car les maisonnettes n’ont pas de cheminée, peu d’ouverture, et la fumée ne pourrait s’en échapper. Elle se fait sur un fourneau de fortune, un essieu de voiture souvent, où est déposé le charbon de bois. Ils produisent du gaz, du charbon, du pétrole de l’uranium pour le monde entier, mais les habitants n’y ont pas accès. Tout se chauffe et se cuit au charbon de bois, y compris pour la ferronnerie (maréchal ferrant) ou pour faire l’asphalte pour les routes.
Ce charbon de bois est fabriqué localement, les villageois coupent la forêt alentour, laissant des collines dénudées, avec quelques arbustes, sans replanter. Puis ils le chauffent dans des fours en brique, et vendent les sacs de charbon de bois le long des routes. La pluie diluvienne de l’été emporte le sol, et il ne reste plus que terre inculte, herbe rase, insuffisante pour nourrir du bétail, et le vent qui souffle, assèche tout, et emporte la poussière au loin. Déjà cette coutume ancestrale a détruit la forêt tropicale originelle, humide ou sèche, mais la très faible densité de la population, essentiellement nomade, jusqu’au 19me siècle, a permis la lente croissance d’une autre forêt, d’épineux. Maintenant la très forte densité de population, passée de 1 million en 1900 à 20 millions en un siècle dans le Grand Zimbabwe (Zimbabwe actuel et une partie du Mozambique), ne permet plus ce renouvellement. Quand on a faim, quand on n’est pas certain de manger ce soir, quand on n’a reçu aucune éducation, à part 2 à 5 ans d’école primaire, on ne pense pas à l’avenir, et on ne sait pas le préserver.
Quand l’aide a construit des toilettes sèches, privées ou publiques, elles sont utilisées, mais sinon on fait ses besoins un peu plus loin, et ça sent dans tout le village. Les ordures, papiers et plastiques et déchets végétaux ou animaux sont en principe jetés dans des trous peu profonds creuses dans le village même. Mais beaucoup de villageois abandonnent leurs déchets sur place, sans faire l’effort de les apporter dans le trou. Les déchets dans le trou ne sont pas brulés souvent, ne sont pas protégés des intempéries ni du vent, le trou est ouvert. Alors le vent sort les déchets qui sont déposés dans le trou, et les renvoient dans le village, la pluie fait tout pourrir. Par chance les enfants ne jouent pas dedans, ni ne tombent dedans.
Et les espaces communs, cours d’école, places publiques, ne sont pas nettoyés des déchets, ni des pierres ou briques ou morceaux de ferraille ou de verre.
La faim est partout, qu’elle soit au mieux de malnutrition, car les aliments ne fournissent pas les éléments nécessaires, ou qu’elle soit par manque de nourriture, familles trop pauvres, familles où l’un des parents est mort, parfois les 2, familles où l’un des parents, le père en général, ne s’occupe pas de ses enfants, en laisse la charge financière à la mère. Et l’alcoolisme ou la drogue sont fréquents, on voit dans chaque village des groupes d’hommes assis à ne rien faire et à boire ou divaguer, et sans doute les femmes consomment aussi, mais pas en public.
La maladie est partout, qu’elle provienne de la sous nutrition, du manque d’hygiène, de l’eau non filtrée et non traitée, des parasites innombrables, des piqures d’insectes ou de serpents, de plantes toxiques au toucher ou par son pollen, de microbes ou de virus, ainsi 10 à 30% de la population selon les pays est porteuse du sida, tous ont eu la malaria, certainement encore la principale cause de mortalité, et un simple traitement parasitaire des enfants a réduit de moitié le taux d’absentéisme ou de «désintérêt» à l’école primaire. Mais en général il n’y a pas de médicament, ou ceux-ci sont factices, inefficaces, (95% des médicaments anti malaria ou préventifs sont inefficaces, au Malawi), ou le dispensaire qui les distribue est à 40km, ou le cout des soins est inabordable pour une famille qui survit avec 50$ par mois, ou c’est une honte d’être malade, du sida par exemple, ou une malédiction, une punition, alors on ne se soigne pas, on n’avoue pas sa maladie.
L’ignorance est partout, les personnes âgées ont rarement eu l’occasion d’aller à l’école, car les former n’intéressait pas les blancs qui exploitaient la région. Et eux-mêmes ne comprenaient pas l’intérêt de l’école des blancs, la tradition se transmettant oralement. Les plus jeunes vont à l’école primaire. En principe le cycle est de 10 ans, et démarre à l’âge de 4 ans. En fait peu d’enfants suivent le cycle complet, soit que l’école soit trop loin pour y aller à pied très jeune (il n’y a pas de transport scolaire sauf au Lesotho), soit qu’il faille quitter l’école pour aller travailler aux champs ou garder les animaux, ou aider aux taches ménagères, ou élever les enfants, les siens ou celui de la sœur. Aussi l’école est payante, 20$ par an environ, et tous les parents n’ont pas ou ne se donnent pas les moyens de la payer. Heureusement les aides payent souvent, ou les professeurs acceptent tous les enfants, même s’ils ne payent pas. Les enfants arrivent souvent dans un état qui les rend incapables d’étudier, soit trop fatigués par le trajet maison école, soit affamés, soit malades. Quand c’est possible, les écoles fournissent un repas aux enfants, et un traitement antiparasitaire, mais l’argent manque. Quant aux écoles, ceux sont des bâtiments simples, en brique et toit de tôle, sans étage, genre baraquement militaire, avec une grande cour et des toilettes sèches. Aux salles de classe s’ajoutent une bibliothèque et un bureau, ainsi que les maisons pour le directeur, quelques professeurs, et le gardien. Les fenêtres sont fermées avec des barreaux, et n’ont pas toujours des carreaux, du vitrage. Il n’y a pas d’électricité, l’eau vient d’un puits. Elle n’est pas toujours meublée, de tables et chaises, et d’étagères, à part un bureau pour le professeur. Les enfants sont repartis par niveaux, qui correspondent en principe à l’âge. Une école va souvent gérer 500 à 1000 élèves. Chaque classe comprend 50 à 100 élèves pour un professeur. La bibliothèque contient peu de livres, provenant essentiellement de donations.
Les villages le long des routes ont rarement l’électricité, jamais l’eau courante ni le tout à l’égout. Une personne possède une connexion électrique, ou un générateur à essence, et vend le droit de charger le téléphone portable, la radio, l’ordinateur de l’école. Il tient parfois une salle de cinéma, une tente ou une cabane en planches avec une télévision. Les branchements sont de fortune, les fils à nu, sous des pierres. Quant est-il des villages isolés dans la campagne, le long d’une piste étroite, d’un chemin plutôt, raviné par la pluie ?
La route principale est goudronnée, et y roulent des camions et des bus, et quelques voitures. L’essence est trop chère pour le villageois, et une voiture ou moto aussi. Ces camions ne desservent que les grandes villes, cette infrastructure n’apporte rien aux villageois, ou très peu. Ils marchent ou au mieux utilisent un vélo sans vitesse, usé, de mauvaise qualité, qui casse tout le temps. Ce vélo est chargé, surchargé, de tout ce qui se vend, bouteilles, céréales, farines, animaux, charbon de bois, articles ménagers, habits, etc… Il sert aussi de taxi. Transporteur avec un vélo, c’est un métier. Ces gens parcourent les routes et pistes du pays en pédalant quand c’est plat et roulable, en poussant dans les montées ou quand la piste est mauvaise. C’est par eux que ce fait tout le commerce local entre les villages. En Tanzanie, des motos remplacent souvent les vélos, je ne sais pas pourquoi. Les camions, les bus, ne transportent que le produit des mines et les produits agricoles qui iront dans les grandes villes, ou vendues à l’étranger, qui sont produites dans les fermes d’état ou de gros fermiers. Le villageois reçoit un salaire dérisoire pour ces productions, 50$ par mois, à peine de quoi survivre, quand il est payé. Et le bénéfice de la vente de ces produits va dans la poche de quelques-uns.
Les autres routes, ou pistes, sont des chemins en mauvais état, pleines de nids de poule et de poches de sable et de caillasse, et en été elles sont ravinées par les pluies torrentielles, boueuses, remplies de flaques d’eau. Les gués sont infranchissables. Les villages éloignés de la route principale deviennent alors quasiment isolés, inaccessibles.
Les outils de travail sont très limités. Il n’y a pas de machines, agricoles ou industrielles ou artisanales. Tout se fait manuellement. Dans les pays centraux, Zambie, Congo, et certainement Ouganda, la mouche tsétsé, encore très présente, tue le gros bétail, vaches, chevaux, mules et ânes, il n’y en a donc pas, et donc pas d’animal de trait, tirant une carriole ou une charrue, ni pour porter. Les animaux locaux ne sont pas domesticables. Dans les autres pays, seuls les gens aisés possèdent des animaux. Ils n’utilisent pas le moulin à eau, ni à vent. La menuiserie, la ferronnerie, l’agriculture, la maçonnerie, sont faits à la main. Le tissage et le tricot n’est pas pratiqué dans les villages, peut-être l’est-il en ville dans des usines. Mais la plupart des habits et tissus m’ont paru importés. Le menuisier dispose de scies ordinaires, de marteaux fait d’une pièce de métal récupérée parfois liée au bout d’un manche en bois, parfois utilisée directement. Le ferronnier va ajouter une pince et un foyer au charbon de bois. Le paysan utilise les outils du moyen âge, constitués d’un manche en bois et d’une pièce de métal, houes, faucilles, pioches, parfois d’une charrue tirée par 2 hommes ou un animal. La farine est moulue à la ville, avec un moulin motorisée.
Ce que les villageois produisent pour eux-mêmes se vend une somme dérisoire, 1$ pour une douzaine de mangues, ou de bananes, car ils en cultivent tous, et tout est consommé sur place, sans transformation. Personne ne les achète pour les transformer, conserves ou confitures ou jus, ou farines ou séchage, ou les transporter pour les vendre à la ville ou dans une autre région non productrice. Seuls les produits dans les grandes fermes privées ou d’état sont transportés pour être transformes ou vendus au loin. Il en serait de même pour des produits d’artisanat ou fabriques en usine, production que j’ai d’ailleurs rarement vu, et toujours très locale.
La plupart du temps les villageois ne sont pas propriétaires du sol, ou ils sont propriétaires d’une toute petite parcelle. Le sol est commun, appartient à l’état, ou au chef du village, ou au riche fermier, anciennement blanc. Le revenu n’est pas partage entre les villageois, il va au propriétaire.
Quant à l’organisation sociale, elle est encore féodale, sous couvert d’une démocratie fantoche. La démocratie ne peut exister sans éducation, moyens de communication, presse, bibliothèques. Elle ne remplace pas rapidement la tradition, qui donne aux chefs et aux prêtres le pouvoir, la sagesse, et les décisions. Si le chef dit de voter pour untel, alors tous les villageois le font. Les hommes politiques font donc le tour des chefferies, des chefs, et non le tour des villages. Ou tout simplement ils deviennent dictateurs.
Alors comme les rois et princes européens jusqu’en 1914, ils ne dissocient pas les revenus de l’Etat et les leurs, tous les revenus de l’Etat sont aussi leurs revenus prives. Il en est de même pour les aides reçues par les Etats. Ils en font ce qu’ils veulent, et donc le gardent et le dépensent pour eux et leur familles et amis. Il en est de même pour la plupart des représentants de l’état, à la plupart des échelons, excepte au niveau local. Les gens n’ont donc aucune motivation de produire ou travailler, puisque le bénéfice ira dans la poche de ces privilégiés, et ne servira ni au pays ni à ses habitants.
Ils positionnent aux postes de pouvoir leurs proches, leurs amis, les membres du parti ou les personnes à corrompre, sans se préoccuper de leurs capacités ou formations. Ils empêchent toute opposition, par tous les moyens. Et ils suivent des politiques opportunistes, populistes, ou doctrinaires, ou vendent le pays à quelques entreprises étrangères, qui exploitent les mines, font de la monoculture, et des infrastructures de mauvaise qualité.
Il semble que le Botswana fasse pour l’instant exception. Le roi redistribuerait les produits de son pays en infrastructure, écoles, et usines, au lieu de le mettre dans sa poche. C’est d’ailleurs le seul pays avec des villes à l’Occidentale.
La natalité est galopante, sans contrôle, vu l’insuffisance d’éducation, de centres de santé, la propagande nataliste et anti contraception des prêtres, chrétiens ou musulmans, la soumission traditionnelle des femmes, et l’indifférence des adultes pour l’avenir de leurs enfants. L’alcool ajoute à ce drame. Et aussi la médecine préventive a réduit la mortalité infantile à presque rien, sans éduquer ces peuples à limiter les naissances. Ors la tradition, née de la nécessité, pousse à faire de nombreux enfants et dès la puberté, afin que les rares survivants assurent la relève et puissent entretenir leurs parents malades ou âgés. La famille est très large en Afrique, et chacun a l’obligation de prendre en charge et de partager ses biens avec les moins chanceux ou moins productifs. La population double tous les 20 ans environ, peut-être plus vite encore.
L’Afrique du Sud, malgré ses infrastructures et villes occidentales, et sa démocratie, ne diffère guère des autres pays. Les blancs et quelques noirs de l’ANC dirigent le pays de manière féodale éclairée. Toutefois j’ai remarqué un gigantesque effort fait envers les noirs. La plupart sont logés, certes dans des townships, ou cités d’urgence ou HLM comme on dirait ici, mais ils ont une maisonnette pour chaque famille. Et chaque quartier noir est équipe de bibliothèque, d’écoles et d’infrastructure de sport. La volonté est là. Mais les blancs s’y opposent, refusent de partager, et les noirs nouvellement puissants n’ont pas tous le sens de l’intérêt général, loin s’en faut. La sur natalité, l’alcool, la corruption font leurs ravages. Et le pays a très peu d’usines de fabrication ou d’entreprises de service, son principal revenu vient de l’agriculture et des mines, c’est donc encore un pays du tiers monde.
En Afrique de l’Est, j’ai vu qu’il était impossible de passer de l’âge de fer, voire de l’âge de la chasse cueillette, au monde moderne, en un siècle, et en plus on ne les a pas aidé, c’est le moins qu’on puisse dire. L’Afrique au Sud de l’équateur, a souffert 30 ans de guerres menées par l’Afrique du Sud, qui armait et finançait des groupes terroristes dans chacun des pays qui soutenaient l’ANC, Angola, Mozambique, Zambie, Malawi, Tanzanie. Ces groupes ont totalement détruit l’infrastructure de ces pays, fait se déplacer des millions de gens, et fait mourir d’autres millions. En plus dans toute l’Afrique Anglaise les blancs se sont accaparé 60% des terres, les plus cultivables, en chassant les occupants noirs. Puis ils ont mis en servage ou esclavage les noirs dont ils avaient besoin pour exploiter ces terres, et les autres, 70% de la population noire, a été parquée dans les zones pauvres, sans aucune attention. Aucun enseignement n’a été apporté à la population noire, par exemple la Zambie avait 20 personnes qui avaient le niveau baccalauréat en 1970 quand les blancs ont lâché le pouvoir. Aucune aide, aucune technique, ils étaient juste un réservoir en cas de conflit ou pour l’esclavage ou le servage. Les blancs ont réalisé, a part en Afrique du Sud, très peu d’infrastructure, juste ce dont ils avaient besoin, pour exploiter les fermes et mines. Quand ils sont partis, ils ont vendu tout l’équipement, le bétail, et parfois ils ont brulé les fermes et récoltes et industries. Ils ont laissé les pays aussi peu équipés qu’à leur arrivée.
L’Afrique en vélo c’est du masochisme et guère plus pour moi. J’ai lu 60 blogs de cyclistes en c’est très souvent la même misère et le même paysage. C’est utile pour se rendre compte du désastre naturel et humain mais il vaut mieux faire court.
A bientôt pierre
Voir aussi mon article sur l’apathie des Africains, qui est sur mon blog, et lire le livre de Jared Diamond, “fusils, germes et acier”. Les Africains ne sont pas en tort, ils sont sur un continent qui ne leur a donné et ne leur donne que des obstacles.
Hola
Regresamos a europa hace unos dias. Pues yo estuve harto de ver tanta alta pobresa por todo lado. Imaginate 90% del pueblo que vive en villas miserias que sean chozas de barro o casitas de cemento o ladrillo malo. Nada en las tiendas sardinas de bajisima calidad un poco de arroz y polenta y mangos porque es la temporada. Gente sin zapatos vestidos con ropas usadas con huecos y sucias. No agua aparte del poso alejado o del rio agua maron. Cocina se hace a fuera con carbon de madera muebles fabricados con viejas laminas medio rotos sillas de plastico rotas y arregladas como se pusiera. Y ambre suciedad y ignorancia. No electricidad no libros y 50 ninos por clase en la escuela. Espantoso ! Y trabajan que sea artesania o campo con herramientas de fortuna, todo a mano y sin maquinas ninguna pues ni electricidad y la nafta demasiada cara. Herramientas hechos de un palo y de una masa de metal, o siquiera de madera tambien, o sin palo para tenerlo. Y lo que productan no se vende, o una miseria porque nadie lo transporta nadie lo transforma hay que venderlo todo adonde crece y todos lo cultivan. 200 km alejado y ya no se encuentra mas. Suerte si tengan buyes o buros sino traen todo por si mismo caritos o por la cabeza. O bicicletas pesadas en malo estado, muy basicas, cargadas hasta desaparecer a bajo de la carga, que no se puede mas andar, que hay que empujar por rutas y caminos destruidos por las lluvias. Pues imposible descibir todo. Hachan el bosque por todo lado desde siglos y luego no crece nada mas sino que paja y viento. Pues necesitan vivir entonces hachan y con la leña fabrican carbon que venden para calentar. Calentar todo que sea comida casas agua herramientas la asfalta para la ruta etc. Ahora son muchos las cosas de pobreza se amplian se multiplican peor a peor. Y todos enfermos sin baños con malaria y aids y parasitos sin acceso a medicamentos o doctores caro o alejado. Suciedad y basura por los pueblitos por la ruta por las calles mezclado con el barro.
Al fin tuve la malaria muy enfermo durante una semana y luego muy diminudo. Y todavia cansado. Pero curado totalmente. Y 5 semanas luego de nuevo muy enfermo virus una semana durmiendo y sin comer acabando en el hospital por suerte ya estuvimos en Turquia.
Martine fue siempre medio enferma por el calor la comida el agua las cuestas que se repiten sin fin nunca plano y la incoherencia de la gente y los mendigos.
Gente muy amable y charlatana y hospitalera pero tan chocante.
7 meses son demasiado. Tuvimos el avion hasta Istanbul adonde pasamos una semana comiendo comiendo y estupefactos ante la abudencia de todo comida frutas verdura ropas etc…
Ahora vamos seguir por algo facil la ciclovia del Danubio hasta Paris ciudades hermosas y lujo europeano. Como vamos a fuera de la temporada va ser tranquilo.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire